Cap, Pas cap

 

 

Moi pas cap ?

C'était bien ce qu'il ne fallait pas me dire et me mettre au défi de la sorte. "ok ai-je répondu, samedi prochain à midi je serai en bas de chez toi avec mon équipement, et ne me fais pas attendre".

 

Au téléphone elle éclatait de rire, "t'es pas cap", je t'attends samedi à midi, et ne sois pas en retard".

Ce n'était pas les 300 kilomètres qui nous séparaient qui allaient me faire perdre ce pari.

 

Le week-end suivant dès le matin, je prenais la route avec mon équipement de montagne dans le coffre. Elle m'attendait déjà sur le parking.

- "Formidaaaable, je suis en admiration devant autant de détermination de ta part, dit elle en me serrant dans ses bras.

Puis plus sérieusement elle ajouta :

-"Je suis très contente que tu m'accompagnes pour cette petite rando, je vais te faire découvrir ma montagne.

Allé en route, tout est prêt de mon côté".

 

Le sentier de départ se trouvait à plusieurs kilomètres au dessus du village, on y accédait par une petite route sinueuse. On laissait la voiture sur le parking de la chapelle, et après nous être équipées de chaussures, bâtons et sac à dos, notre ascension pouvait commencer.

 

La discussion était joyeuse et animée et l'on se remémorait nos dialogues virtuels avec lesquels nous avions lié amitié quelques mois auparavant.

Nos fous rires à l'évocation de quelques souvenirs retentissaient dans les sous bois. L'air était agréable et encore frais, le soleil avait du mal à passer le feuillage encore dense en cette fin d'été.

 

Au bout de 2 heures d’une marche tranquille et une première pause, notre ascension pouvait repartir.

-"La prochaine partie sera plus difficile, ça grimpe beaucoup plus, et le sol est plus escarpé. Mais à l'arrivée, je te promets que ça vaut l'effort et que le paysage est grandiose".

-"Combien de temps environ pour voir le paysage grandiose" ? demandais-je.

-"Un peu moins de 4 heures" me dit-elle sans se retourner.

Je restais quelques secondes figée en levant les yeux au ciel. Les nuages étaient loin mais je savais que le climat changeait très vite en montagne.

 

3h30 plus tard, c'était quasiment au pas de course et malgré la fatigue que nous finissions le trajet, complètement trempées et écorchées aux jambes et aux mains.

La dernière descente vers le gîte fut en réalité une vraie dégringolade entre les buissons et les pierres rendues glissantes par les trombes d'eau qui s'abattaient depuis plus de demie-heure.

Enfin arrivées sous le porche, elle mit sa main dans ses poches et avec une mine catastrophée m'annonça :

-"Haaaa j'ai oublié la clé" ....

Je fulminais : -"Ouvre moi cette porte tout de suite sinon je te mords !" -"Hum ? des promesses ? répondit-elle en exhibant la clé fièrement.

 

Le gîte était en réalité une maisonnette perchée en aplomb de ce versant et la terrasse exposée sur l'autre côté dominait la vallée. On pouvait y accéder par une route, et c'est par là que la descente était prévue le lendemain.

 

L'intérieur était fait de bois et de pierres, avec des poutres apparentes dans le séjour, une chambre, et un coin cuisine dans lequel je remarquais immédiatement les provisions déjà entreposées, le frigo lui même était plein. La cheminée était même prête, et son premier geste fut de l'allumer pour faire sécher nos affaires.

-"Je vois que tu as tout prévu pour ma visite. C'est pour te faire pardonner du parcours du combattant que tu m'as fais endurer tout cet après-midi" ? Elle se retourna vers moi et s'approcha si près de mon visage que je sentais l'odeur de ses cheveux mouillés sur son front.

 

-"Non seulement j'ai l'intention de me faire pardonner, mais je tenais à te faire goûter les plaisirs des hauteurs qui ne se résument pas qu'à la vue du paysage".

Sa bouche frôla la mienne sans toutefois s'y attarder. Elle me désigna la salle de bains.

-"Je prépare le reste, va te détendre" murmura t'elle.

 

Vue de l'extérieur, on ne pouvait pas imaginer la disposition judicieuse des pièces et autres éléments qui composaient ce gîte. La salle de bains était en réalité un jacuzzi que je m'empressais de remplir et de parfumer avec les huiles essentielles à ma disposition.

Tout était prévu, même les bougies et quelques fleurs coupées pour l'ambiance dans une déco intimiste.

Alors que j'étais plongée dans les remous et les yeux fermés, je la senti rentrer à son tour et venir près de moi.

Je n'avais rien à demander, d'ailleurs je n'aurais même pas su par quoi commencer. Son corps contre le mien et son souffle dans mon cou suffisaient amplement à l'idée que je me faisais des heures à venir.

La connaissant déjà un peu à travers nos échanges écrits, je préférais m'abandonner à ses baisers et à ses caresses sans autre forme de protestation.

Douée comme elle l'était, cela aurait été d'ailleurs très dommageable.

 

A l'intérieur du jacuzzi, un banc permettait la position assise et le buste légèrement incliné vers l'arrière.

A califourchon sur mes jambes écartées, je pouvais caresser l'intérieur de ses cuisses ouvertes pendant que ses mains étaient cramponnées fermement au rebord de bois.

Je sentais son bassin se soulever chaque fois que je la frôlais, ses gémissements et ses ondulations étaient une invitation à la prendre.

 

Pendant que ma main gauche maintenait fermement ses reins, l'autre cheminait lentement vers son intimité. Elle rejeta la tête en arrière pour s'ouvrir encore plus pour moi, et ma bouche mordait sa poitrine généreuse et tendue de désir. Sa peau rendue plus douce et parfumée par les huiles me donnait une faim inimaginable de la prendre en douceur par mes doigts maintenant prévenants.

Mes mouvements étaient lents et profonds et malgré l'eau, je pouvais la sentir dégoulinante dans ma main. Je poursuivais de plus en plus lentement mes va et viens pour presque m'arrêter, puis reprendre crescendo ce qui la rendait haletante et complètement offerte. Elle se figea alors et un gémissement long signait son plaisir et son abandon total.

Je la gardais contre moi de longues minutes pour qu'elle reprenne son souffle, tout en lui caressant les reins. Elle chuchota :

-"Je croyais que c'était moi qui devait te faire voir les plaisirs des hauteurs"

 

J'embrassais ses épaules rondes et dégageais les cheveux blonds de son visage clair avant de répondre :

-"Mais je voulais te montrer que la montagne ne m'étais pas si étrangère que cela".

 

Un repas frugal devant la cheminée crépitante nous redonnait quelques forces. Assises à même le sol, le dos appuyé contre le sofa et enveloppées dans de grands draps de bain, calée entre ses cuisses, elle me donnait la becquée en jouant avec les aliments pour me faire ouvrir la bouche, ou couler un filet de sirop d'érable sur ma langue, dans un remake presque parfait d'un célèbre film...à semaines comptées.

 

En levant la tête j'avais remarqué les poutres au dessus de nous.

Puisqu'elle voulait jouer à l'escalade montagnarde avec moi, mon imagination allait bon train depuis déjà un bon moment.

 

En guise de déco sur le mur, j'avais repéré un cordage accroché à un clou. Je me levais d'un bond pour lui échapper et saisissant les cordes, je m'approchais d'elle.

-"Dis moi fille de la montagne, pourrais-tu m'enseigner les noeuds" ?

Et tout en faisant une tentative de démonstration, elle répondit :

-"Je ne les connais pas très bien, mais je sais que l'on peut passer ce bout de ce côté...puis celui-ci par là..."

Elle hésitait puis recommençait à nouveau :

-"non alors ...plutôt comme ça...et si on tire les deux parties....ça donne...." Manqué.

 

Je l'observais en souriant et un peu vexée elle me tendit la corde.

-"Et bien montre moi comment tu t'y prends toi alors"?

Je passais un bout de la corde sur son poignet droit et laissant plusieurs centimètres de battement, puis j'attachais ensuite son poignet gauche, faisant un simple noeud en prenant garde à ne pas la blesser.

Menottée de la sorte, je me relevais et la tirais vers moi, comme on tient un animal en laisse.

Elle sourit.

-"Je commence à comprendre ton petit jeu pervers, il n'y a pas de totem ici où tu puisses attacher ta squaw, et il a assez plu tout à l'heure" !

"-Mais mon amour...ce sera toi mon totem" répondis je.

 

Je saisis un long foulard pour lui bander les yeux et je la guidais sous la poutre. Je lançais la corde par dessus sa tête et faisant le tour de la poutre, je la récupérais pour la nouer à un rivet de bois.

En tirant de la sorte, je l'obligeais à lever les bras au dessus d'elle. Il n'y avait ni force, ni brutalité dans mes gestes, elle me laissait l'entraver et tentait de se guider à mes bruits pour deviner ce que je manigançais.

 

Une fois immobilisée de la sorte, je l'admirais.

Nue devant moi, les mains liées au dessus de sa tête, les yeux bandés, elle souriait, elle était belle.

Je la laissait quelques minutes ainsi...puis je passais derrière elle, sans la toucher pendant encore 2 minutes avant de l'approcher doucement.

Elle sentait ma présence dans son dos et cambrait ses reins pour me toucher. Je mordillais son cou, puis son oreille, laissant ma langue parcourir son dos, pour remonter sur ses hanches et revenir à nouveau dans son cou.

 

Son corps se tendait, sa peau frissonnait et je pouvais observer la pointe de ses seins se durcir progressivement sous mes mains. Je tombais à genoux et j'embrassais ses fesses par petites touches pour les écarter doucement et permettre à ma langue de tracer son sillon déjà humide. Elle s'ouvrait à ma progression et mes assauts intimes lui provoquaient déjà des secousses rythmées.

Je caressais en même temps son sexe dégoulinant et décidais qu'il était temps de découvrir sa fleur. Je passais entre ses cuisses, aspirant son clito tendu et découvert, et par des mouvements saccadés, la pointe de ma langue titillait et goûtait sans retenue à ce doux nectar.

 

Je la sentais au bord de l'explosion, tirant sur ses liens pour tenter de me toucher, provocante dans cette position debout, les jambes écartées, indécente mais si belle à aimer. Je relâchais alors la corde du rivet et ses bras furent libérés.

Elle arracha le bandeau, plissant les yeux pour les accommoder à la faible lumière du feu, et se jeta sur moi comme une furie, nous renversant sur le sol. Allongée sur mon corps et mordant avec rage tout ce qu'elle trouvait sous ses dents, ses mains encore entravées par la corde que je cherchais à lui ôter, elle ondulait sur mon bassin, son sexe trempé frottait contre le mien en donnant des coups de butoirs comme pour le pénétrer.

Elle se redressa vivement au moment où une onde de choc la parcourait et ne put retenir un long gémissement avant de retomber dans mes bras. Le souffle court dans mon cou, je caressais ses fesses et son dos et je percevais les spasmes de son plaisir foudroyant.

Je tirais sur nous un grand duvet pour nous envelopper et je la gardais contre moi endormie en cette fin de nuit agitée, réchauffées par les braises rougeoyantes qui formaient des ombres dansantes sur sa peau.

 

Le lendemain un de ses amis guides vint nous récupérer en voiture pour regagner le village. Après l'avoir étreinte longuement et sur le point de démarrer pour repartir, elle se pencha à ma portière :

-"les rôles ont été inversés ce week-end, c'était à moi de te faire découvrir ma montagne".

J'enclenchais la première et je demandais :

-"Un prochain week-end au bord d'un Lac chez moi...Cap ou pas Cap" ?

Elle m'embrassa à pleine bouche et répondit :

-"CAP".

 

FIN

à Sabine avec toute mon affection