Alors...
Nul regrets de ce fait
Et pourtant je voudrais savoir
Si le noir qui m'attire
Ce noir qui m'inspire
Sert de cœur à mon caprice
Trouver le motif de sa rancœur
Savoir si je pourrais m'évader
Et à jamais oublier
L'abattement de ce coeur
Ce que je sais
c'est que pour ce coeur
Qui pour l'instant se meurt
Serait d'aller voir ailleurs
Sans doute si c'est meilleur
Alors j'y assoirai mon corps
Plus d'efforts
J'y enfermerai mon âme
Plus de larmes
J'y installerai mon coeur
Plus de pleurs
Ainsi je trouverai peut-être
La raison de ce malaise
Le pourquoi de son malheur
Et ce sera cela
La réponse du coeur.
Capitaine
Elle vous emmène
contre vents et marées
un voyage sans escale
elle vous promet.
Vous la voulez, la désirez,
son corps sera
votre port d'attache
n'ayez crainte du naufrage.
Elle vous fera sentir
la brise de ses désirs
les embruns de son âme
naviguer sous son charme.
Elle vous réserve
une nuit de délices
de murmures et d'épices
de silences et de soupirs.
De l'eau de sa bouche
au sel de ses larmes
elle posera un baiser
sur le bord de vos lèvres.
Du tropique à l'équateur
d'un pôle à l'autre
une sarabande des corps
sans bruit et sans fureur
Ces moments où...
Dans ces moments de solitude
où je me laisse aller
mes angoisses sont le refuge
le berceau de mes peurs
ma mélancolie est insoluble
et mes envies de l'impudeur.
Dans ces moments d'incertitude
je peux parfois te deviner
par mes désirs inavoués
je brave alors les interdits.
A cet instant précieux
où je crois enfin t'atteindre
il ne reste qu'une ombre
que je ne peux étreindre.
Dans ces moments de lassitude
où je me laisse bercer
mon être s'évapore
et ma raison s'endort.
Mes nuits n'ont plus de jour
mes rêves sont vivants
je m'abandonne alors
je suis à contre-courant.
Chat
Sais-tu de quel jeu
il s'agit ?
Celui du chat
et de la souris
Devines lequel des deux
je suis
en alternance
noir ou gris.
En toi déjà
je vois naître
un intérêt certain
tu sauras bientôt
qui est le maître
de mes plaisirs
malins.
Car vois-tu
aux jeux de l'amour
mon talent est
sans égal
j'ai le goût du théâtral.
Je ne sers pourtant
que les mots
à la manière
d'un Cyrano :
je t'amène à ma bouche et
à la fin de l'envoi
je touche.
Corps et âme
Mon âme fait des vagues
et j’ai le mal de mer
un corps que rien ne calme
pour qui tout reste amer
Des regrets éternels
sur lesquels je m’épanche
à l’ombre de cyprès
et de leurs longues branches
Des souvenirs abrupts
que j’escalade sans peine
du fond de ma mémoire
autant qu’elle en contienne
Je traversais les siècles
sans but, sans flamme
et chaque corps habité
me racontait son âme
Je fus punie à Salem
du jugement suprême
du tourment au bûcher
à la sentence condamnée
Dans les ports vers l’enfer
aux bras des marins enivrés
que les vapeurs d’alcools
faisaient voguer à terre
Je devenais à mon tour
combattant des tranchées
souillées par les sangs mélangés
des corps que l’on mitraille
Dans ces wagons plombés
combien de regards ai-je croisés
combien d’étoiles au firmament
ne brilleront jamais
J’étais alors un goéland
dominant la splendeur terrestre
dans ma bouche un goût de sang
la fin encore dans tout mon être
Laissant là à chaque fois
de nouveaux oripeaux
je priais pour le pardon du monde
et ne recevais que le silence en écho
Et mes larmes pesantes
comme le joug d’un pauvre
ne lavent même plus
les misères des hommes
Douce Nuit
Regards furtifs accrochent son coeur
ses doigts sur sa peau décrochent son corps
chauds ses baisers, tentants et vibrants
langue indocile, monte et descend.
Lèvres jamais rassasiées, toujours insatisfaites
recherchent avidement ces trésors mal cachés
que cette ombre s'évertue à mal dissimuler
et durer le plaisir d'une nouvelle conquête.
Fin des prémisses, l'intention se précise
tourne le dos aux idées bien reçues
le front bas et l'échine courbée
se délecte déjà de l'impromptue visite.
Qu'une onde frémissante accentue les effets
d'un doigté aérien à peine impudique
percute de plein fouet de ses assauts pervers
le calice ému de secousses orgasmiques.
Voilà donc une douce nuit émotive
de celles affectionnées particulièrement
qui commence sur une note craintive
et s'achève par le meilleur châtiment.
Ephémère
Comme l’éphémère qui jaillit
Des entrailles de la terre
Dans l’état, ni père ni mère
Déjà elle vieillit
A la lumière naissante
Elle se jette sans méfiance
Dans une quête harassante
Une course éperdue d’avance
A la poursuite du temps
Belle de jour ou belle de nuit
Vivre tard mais vivre vite
Comme l’éphémère je suis
Savourer les dernières secondes
Voir le chemin accompli
Et retourner à la terre
Celle qui m’a bâtie
Fantaisie
Voici l'art et la manière
à l'usage des amoureux
Comment faire pour bien faire
petite fantaisie pour deux.
Prendre d'abord les yeux
voir s'ils étincellent
Ils doivent être vifs
et non pas vaporeux.
Tracer ensuite de sa main
chaude de préférence,
Une ligne sur le grain de sa peau
en l'occurrence.
Effleurer du bout des doigts
un sein ou même deux
Car il est rare qu'ils aillent par trois
cela serait fâcheux !
Opérer avec délicatesse
le murmure à son oreille
l'art de la caresse
doit être une merveille.
Poser adroitement un baiser
sur son corps dénudé
puisque déshabillé
et rapidement s'en emparer.
Attendre le frémissement
telle la harpe éolienne
qui vibre au vent
de son âme incertaine.
Sentir entre ses mains
la rondeur de ses hanches
la cambrure de ses reins
souple comme une branche.
Noyer enfin dans un flot impétueux
sa bouche dans son ventre
et par le trouble ainsi créé
goûter à ses secrets irrévérencieux.
Haïku
Dégaine ton sabre, Samouraï
ferme à demi tes yeux,
prends l'inspiration nécessaire à tes vœux,
et coupe franchement ce qui est futile.
Inconnue Absente
A l’inconnue absente
dont le regard m’a sourit
elle passait là nonchalante
un trouble alors me saisit
Vêtue de cette grâce insolente
parmi tous ces aveugles inconscients
elle vient vers moi bien innocente
pose sa main sur ma joue lentement
J’essaie pourtant de retenir
cette caresse qui s’achève
en vain,
elle incendie déjà mon rêve
avec l’agilité d’un félin
Il faudrait pour que je l’apprivoise
ouvrir les barrières et les cages
savoir attendre, savoir se taire
ne pas l’effaroucher et peut-être…
A l’inconnue absente
qui d’un regard m’a sourit
à cette image évanescente
ces pauvres mots je dédie
Je dois à cette vision fugitive
quelques nuitées sans sommeil
elle pousse ma raison à la dérive
et laisse mon cœur au soleil
à M...avec toute mon affection
Interlude
Elle ne saurait dire de vous
si c'est votre attitude
ou votre billet doux
qui présageait ce petit interlude.
Votre regard sur sa peau blême
donne à son coeur
l'envie de vous connaître même,
elle en meurt.
Vos mains longues et caressantes
Sur ses seins dressés
lui font imaginer naissants
les prémisses d'une nuit agitée.
S'abandonnant à votre bouche
dont la langue curieuse
par son attitude furieuse
lui rappelle un oiseau-mouche.
Pourquoi de ce combat héroïque
Pour un bout de paradis
De vos joutes érotiques
N'accordez-vous un sursis ?
Son corps entier n'est que soupirs
son esprit se perd et divague
son âme s'élève sur la vague
elle atteint son île,
souvenirs…
Et si de tout elle l'avoue
elle se lasse
De vos baisers, de vos caresses
elle ne se passe.
Invitation
Au coeur de mon royaume
Le repos éternel je vous promet
Venez à moi faibles mortels
Vous lentement qui sombrez
Le cimetière est mon panthéon
Je veille sur vos tombes
Nul ne résiste à ma tentation
Tôt ou tard, l'on succombe
Et mon ami le diable trouve
Mon sourire angélique
Un rien machiavélique
Sa majesté est affable
De vos âmes il est friand
De vos corps je me délecte
Vos pensées m'appartiennent
C'est à ma table que je vous convie
Car mon paradis est ici
Laura
Je prends un petit caillou blanc
Et je fais un voeu
Je le mets dans un papier d'argent
Puis je ferme les yeux
Si une rivière de diamants
Coule de tes yeux océan
Je te prends dans mes bras
Et te gardes tout contre moi
La chaleur et la douceur de ta peau
Me rappellent ce qu'il y a de plus beau
Couchée là sur mon coeur
L'essentiel est à l'intérieur
Petite goutte d'eau salée
Dans mon ventre je t'ai portée
Souvenir d'un bien précieux
Comme un trésor, un don des cieux
Dans mon papier d'argent
Bat mon petit caillou blanc
A toi princesse de mes jours
Je te donne tout mon amour
Les Mots
L'envie donne la fièvre,
trouble, comme les mots,
ceux qui font mouche,
ceux qui vous touchent.
Fredonner quelques rimes,
prononcer à peine les sons,
glisser lentement dans l'abîme,
de son imagination.
Suffisent alors les murmures,
pour faire tomber l'armure,
la magie des mots enivre,
les mains soudain se délivrent.
Pour garder leur douceur,
et laisser les corps rompus,
à ces délicieux jeux corrompus,
quand retombe enfin la ferveur.
Ces caresses qui consolent,
qui font durer le désir,
jusqu'à ce que le plaisir,
prenne enfin son envol.
Mauvais Ange
En cette nuit profonde
où le hasard guidait mes pas
j’avais l’âme vagabonde
le cœur vide, presque sans joie
Le corps meurtri de trop d’absences
cherchant encore sans y croire
à briser ce trop lourd silence
chasser l’ennui de sa mémoire
Mauvais sang, mauvais ange
dans quel paradis
trouverais-je ma revanche ?
A la lueur pâle d’une lune voilée
une fine silhouette m’apparut
elle semblait comme figée
gardienne étrange d’un lieu inconnu
Je l’approchait pourtant sans crainte
elle acceptait que je la voit
elle avait 15, 16 ans à peine
un mauvais ange, comme il se doit
De son enfance elle n’avait conservé
qu’un ruban de satin à son poignet
qu’elle déliait toutes les nuits
à la faveur de ses ébats maudits
Ses cheveux étaient clairs
et son visage tendre
mais ce qu’elle portait dans sa chair
nul ne voudrait l’entendre
Mauvais sang, mauvais ange
dans quel paradis
trouveras-tu ta revanche ?
Notre Histoire
Je vous emmène avec moi
dans mon rêve le plus fou,
Celui que l'on ne fait qu'une fois
voyez, je suis à vous.
Choisissez bien le moment
n'ayez crainte d'attendre,
Prenez, je vous en prie
le temps de me comprendre.
J'ai aimé cette lumière
qui à présent se fait blême,
J'ai aimé vos pleurs et vos cris
Finissons-en, je vous en supplie.
Je vous ai donné
ce que vous demandiez,
Et à ceux qui ne savaient
vous direz combien je les aimais.
Même si j'en souffre, je l'avoue,
Vous remportez la victoire
de notre combat, dérisoire,
gardez-moi près de vous.
Voyez mon âme s'évanouit
lentement, elle s'affaiblit,
Nos souvenirs demeurent ailleurs
les pires, comme les meilleurs.
Je vous offre pour un soir
le fruit de notre histoire,
C'est ici à vos genoux
que je m'abandonne
à vous.
Ouvre Ton Coeur
Ouvre ton coeur, tes yeux verront,
le chemin n'est plus si long,
la solitude ne te vaut rien,
ce mois d'hiver n'est pas le tien.
Ce secret que si bien tu caches,
au fond de toi raye ton coeur,
il noie ton âme d'une vague,
et te submerge de douleur.
Confie-moi ton corps et son secret,
mes mains sont là pour le délivrer,
souviens-toi de leur pouvoir,
elles ont le don de t'émouvoir.
Tu aimes mon insolence,
quand elle pousse à la dérive,
les remparts de ta méfiance,
ta belle pudeur excessive.
Ce vent doux qui sèche tes larmes,
c'est mon souffle sur tes yeux,
il apaise ton coeur vacarme,
le polit tel un bois précieux.
Ma bouche en guise de bâillon,
sur tes sanglots, sur tes soupirs,
guérit ton être à l'abandon,
je te sens alors frémir.
Je fais taire ainsi ta peine,
la chaleur de nos corps alanguis,
doucement jusqu'au matin amène,
le silence dans nos coeurs endormis.
Petite Soeur
Petite soeur,
Tu blesses mon coeur,
Ce soir d'orage
je reste en marge,
De ton amour sans détours.
La nuit vient et m'enveloppe,
Mes pensées s'évaporent,
Ma peau frémit,
Tes mains me touchent,
Je blêmis.
Sommeil brutal,
Réveil fatal,
Mais je le sais,
Mon amitié restera,
Intacte pour toi,
Délivres-moi.
Renaissance
C'était par un temps déplorable,
froid, gris et pluvieux,
de ceux que l'on garde, mémorables,
et qui jamais ne fait des envieux.
Le cortège suivait son chemin,
s'étirant à pas de fourmi,
le glas résonnait au loin,
les têtes baissées, les yeux rougis.
Le requiem s'achevait déjà,
la grille s'ouvrait à grand peine,
la progression fut de longue haleine,
pareille au culte de Mithra.
Dans le silence ainsi pesant,
alors que la terre était molle,
je sentis venant du dedans,
un courant doux sur mes épaules.
Me retournant dans ma tombe,
cherchant en vain l'issue,
je vis soudain une ombre,
m'attirant à mon insu.
Je voulu à tout prix prononcer,
mais il ne sortit que de ma gorge,
un seul son long et monocorde,
celui d'un enfant nouveau-né.
Requiem
Chronique de notre amour que j'annonce
A cette douce idée je ne renonce
Symphonie toujours inachevée
dans mes bras laisses toi bercer.
Nos mains comme un beau quatuor
jouent l'adagio de nos deux corps
comme un violon et son archer
jusqu'à l'aurore immaculée.
Notre étreinte n'est pas feinte
lente et fort bien orchestrée
muse de ta dernière plainte
toute ma grâce je te promets.
Chronique de notre amour que j'annonce
à cette tendre idée je ne renonce
instrument de ton bonheur
je suis un ange de douceur.
Même si tu me dis "fleur du mal"
quand se prolonge ce requiem horizontal
comme une urgence, comme une envie
te chuchoter ma mélodie.
J'ai composé pour toi avec talent
le plus bel hymne de tous les temps
ainsi s'achève notre duo
a cappella, sans un sanglot.
Variation Sur Le Mal
Variation sur le mal
choisir ce thème,
et espérer quand même
parfaire un idéal.
J'ai espéré, tant désiré
que tu me reviennes
pour que
tu te souviennes
de notre réalité.
Mes larmes sont pour toi, infâme
elles sont
comme le poison,
un appel à ta raison
que pourtant rien n'entame.
Il n'y a rien de pire
que l'incertitude
sur mon coeur
ton imposture
me laisse un goût
d'amertume.
Je saurai te maudire
et pour que tu n'oublies
jamais,
je reviendrai te dire
combien je t'aimais.
Alors
pourquoi ne pas admettre,
accepter de te perdre
et te retrouver peut-être,
Un jour.
Voleur De Larmes
Ils sont d'ici ou d'ailleurs
Donnés, peut-être vendus
Une pluie de malheurs
Sur ces gamins perdus.
Vol d'innocence
Rapt d'insolence
Ne jamais oublier
Que c'est toi qui l'a fait.
Voleur de larmes,
Violeur de coeurs
Assassin d'âmes
Tueur de flammes.
Le mensonge te ronge,
Ce gamin te sourit
Avoues que tu y songes :
"Pourquoi pas lui" ?
Une bien idéale victime
Deux yeux hagards
Qui pour quelques centimes
Espère encore tes égards.
Retour au pays
Peut-être à Paris
Je n'oublierai jamais
Que c'est toi qui l'a fait.
Voleur de larmes,
Violeur de coeurs
Assassin d'âmes
Tueur de flammes.
Votre Souvenir
Je garderai le souvenir ému
de vos baisers acidulés
votre chaleur sur mon corps nu
je vous le dis, je vous aimais.
Vos beaux yeux entrouverts
fixant l'horizon sans le voir
cette larme sur votre joue
qui coule sans savoir.
Toutes ces nuits sans fin
passées à vos côtés
tendrement enlacés
j'envisageais votre déclin.
Vos délicieuses caresses
se rappellent à ma mémoire
vos trop belles promesses
ravivent mon désespoir.
Votre sang sur mes lèvres
donne à mon appétit insatiable
le réconfort, comme la fièvre
il nous rend désormais inséparables.
Par vos entrailles ainsi offertes
la vie à présent vous abandonne
votre fierté aura été votre perte
mon amour, je vous pardonne.
Votre cadavre, mon tendre ami
votre cadavre ainsi est exquis
je désirais tant vous garder
pourtant, je vous aimais.